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La lettre ouverte à nos proches de Pauline.

L'objectif de ces lettres ouvertes est de pouvoir faire comprendre à nos proches (vous qui nous lisez) ce par quoi nous passons lorsque nous vivons un parcours PMA (les épreuves, nos émotions, nos attitudes rationnelles et parfois irrationnelles aussi...).

C'est aussi vous faire passer un message avec toute notre bienveillance pour vous "aider" à savoir comment se comporter avec nous, pour vous "aider" à comprendre comment adapter vos mots face à nous, pour vous "expliquer" comment nous soutenir quand nous en avons besoin.


Ces lettres ont été rédigées par des femmes en parcours PMA dont chaque histoire est unique et révèle des maux qu'elles ont exprimé par leurs propres mots. Toutes ces lettres sont dictées par l'amour. Elles reflètent la réalité de nos vies, soyez indulgents, nous vous livrons une partie de nos âmes dans l'espoir de lever certains tabous et de libérer nos paroles communes.


 

Enfin j’ose, enfin je prends le temps, enfin j’écris ma lettre ouverte…


Oui très bien mais à qui souhaiterai-je l’adresser ?


J’ai tant de mots et « maux » à partager concernant mon parcours PMA et mon désir d’enfants. Tant de mots car mon parcours est un secret bien gardé depuis plusieurs années, de même que nos essais de bébé.


En fait, je suis plutôt une personne secrète et sensible aux choses simples de la vie telle qu’une annonce surprise d’une grossesse. C’est donc logique qu’au démarrage de nos essais bébé, il y a 4 ans déjà, on a souhaité ne rien dire à personne.


Puis, le temps passe et quelques médecins et autres examens plus tard, on débute un parcours PMA.


Et là, je bloque complètement sur l’acceptation.

Alors j’enfouis très profond ces étapes, affiche un beau sourire et installe un sujet ultrasensible et presque tabou au fond de moi ; sauf avec mon conjoint ; qui par respect pour moi accepte de garder pour lui aussi ce lourd « secret » envers nos proches.


Alors vous comprenez donc un peu mieux, pourquoi j’ai tant de mots à partager à tant de personne…


Vous comprendrez aussi qu’écrire aujourd’hui, témoigne d’un cheminement, certes assez long mais cheminement tout de même, sur moi, sur notre parcours et sur l’acceptation. J’ai donc bien réfléchi à qui je voulais adresser mes premiers mots...


et je souhaite adresser cette lettre ouverte à mon mari et tous les conjoints qui accompagnent et vivent eux aussi ces parcours PMA.

Et je crois, qu’il me faut encore un peu de temps pour dévoiler mes mots/maux aux autres amis et familles…


Alors oui, je t’écris mon chéri. Je voudrais faire court et efficace mais je sens déjà des milliers de mots et d’émotions m’envahir.


Tout d’abord, merci ;

merci d’être là à mes côtés ;

merci de me soutenir et de me porter parfois quand je ne vois que le négatif ;

merci de me faire rire ;

merci de garder espoir pour nous deux quand le mien s’envole ;

merci d’être enthousiaste et merci d’avancer pour nous.


Nos conjoints et maris, pour certains, sont moins sensibles que leurs petites femmes sur nombre de sujets.


Le mien est plutôt du genre hyper solide, toujours fort en apparence et rigolo, et semble parfois avoir bien moins de difficultés que moi à vivre ce parcours PMA.


C’est là que je me trompais ; j’ai bien dit « semble », car si les échecs et la dureté des épreuves PMA m’ont appris quelques choses c’est que nos maris ont eux aussi des doutes, des émotions, des coups de mous et de la tristesse en attendant ce bébé qui ne vient pas.

J’ai appris que je suis humaine et la PMA n’a fait qu’accentuer ma sensibilité. J’ai appris que lorsque je souffre, lorsque j’ai mal, lorsque je me sens mutilée intérieurement et déchirée en morceaux, que seules les larmes s’échappent de moi tant les mots ne suffisent plus, je suis aveugle.


Aveugle de la souffrance que mon mari ressent lui aussi ;

aveugle de la difficulté qu’il a à me gérer ;

aveugle de ses émotions ;

aveugle de l’amour qu’il peut me porter.


Alors je te demande pardon. Pardon, de pas toujours être top ; de pas toujours être souriante ; pardon de pas toujours penser à tes ressentis ; pardon de douter ; pardon de pas toujours y croire.

La bonne nouvelle c’est que j’ai découvert que j’étais une guerrière.


Oui, il m’a fallu du temps pour apprendre à accepter la situation, à accepter les étapes à vivre, à accepter l’attente.


Cette acceptation me permet aujourd’hui d’écrire à mon mari et lui dire qu’il est top, qu’il faut qu’il continue comme ça car grâce à son soutien je me sens mieux, grâce à sa force je vais me battre et recommencer tant qu’il faudra pour avoir notre bébé.


Cette lettre ouverte est la parfaite occasion de dévoiler mon admiration et mes remerciements en toute pudeur à celui que j’aime tant.



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