Connaissez-vous ce slogan d'une célèbre entreprise française de jeux à gratter et de loto ? Et bien, je me demande si ce n'est pas une personne qui a vécu la PMA qui a inventé ce slogan ! Dans cet article, je dis on, je ne parle que de mon expérience et de celle de mon conjoint et cela n'engage que moi.
Prénom : Ramette
Région : Haut-Rhin
Centre : Centre FIV de Mulhouse
Profession : Professeur des écoles en SEGPA
Entrée en PMA en : octobre 2017
Envie de bébé depuis : Très longtemps, mais top départ des essais juillet 2016.
Quels « soucis » d’infertilité / hypofertilité avez-vous : AMH 0,4, zoo pas terrible pour monsieur.
L’examen que tu as détesté le plus depuis le début : Aucun.
Pratiques-tu des médecines alternatives pour mieux vivre ce parcours, si oui lesquels : Acupuncture, suivi psychologique, hypnose.
En PMA pour mon premier, deuxième ou troisième enfant : Notre premier enfant.
Ce qui est le plus dur pour moi dans ce parcours PMA : L'incertitude.
Ce qui est le plus dur pour mon compagnon dans ce parcours PMA : ________
Est-ce facile de concilier ta vie professionnelle et votre parcours PMA : Oui, grâce à un principal sympa.
Ce que le parcours PMA t'apprend chaque jour : Chaque jour est un nouveau jour.
La qualité que tu n’avais pas avant et que tu as acquis (vous avez acquis) grâce à la PMA : La patience.
Une phrase qui te boost régulièrement pour la PMA : On y croit, on y croit !
Une phrase pour ce bébé que tu aimerais avoir dans ton ventre, que tu aimerais tenir dans tes bras : Viens vite te lover dans le ventre de maman, je t'aime déjà.
Est-ce que tu partages ce parcours avec tes proches, si oui lesquels : oui, mes parents, mes frères et mes soeurs, mes amies proches et la belle famille proche.
Pourquoi as-tu eu envie d’écrire et partager sur Mon Arbre pour la Vie : Car j'aime écrire et partager.
Au début d'un parcours PMA (procréation médicalement assistée), on n’y connait pas grand chose (voir rien du tout). Alors, quand viennent les premiers protocoles de stimulation, d'IAC (insémination artificielle intra-conjugale) ou de FIV (fécondation in vitro), on se laisser porter. En tout cas moi, je me suis laissée porter.
On nous a demandé d’augmenter les doses, j'ai augmenté les doses. On nous a demandé de prendre place sur le siège gynécologique (mmmmh confort) les gens écartées, j'ai gentillement pris place et j'ai ouvert mes parties intimes.
Puis, parce que les stimulations, les IAC ou même la première FIV ne fonctionne pas toujours du premier coup, il y a une deuxième fois, un deuxième essai, une deuxième tentative. Appelez cela comme vous voulez.
Et cette fois-ci, plus question de se laisser porter.
D’abord, on s’est renseigné en large et en travers (autant que possible, car vous avez vu avec tous ces sigles et protocoles, politique de centre PMA qui diffère d'une ville à l'autre, ce n'est pas une mince affaire). On s'est renseigné sur les examens que l’on pourrait faire (si on doit attendre impérativement le corps médical, il ne faut pas être pressé. Et en parcours PMA, on est toujours pressé). On a entamé le chemin vers une nouvelle hygiène de vie. On a lu 365 989 322 témoignages différents qui nous disent de faire ci ou ça.
Et c'est à ce moment précis de la deuxième fois que j'ai commencé à me faire des plans "technico-médical". Maintenant que l'on pense avoir intégra la routine PMA dans notre quotidien, notre imaginaire s’emballe :
« Si tout se passe comme la dernière fois, la première prise de sang sera le 15 janvier, la St Bidulle ! Oh tiens c'est un signe "Bidulle", c’est exactement comme ça qu’on voudrait appeler notre bébé. »
« Mais dis donc, si ça roule comme l’autre fois, le transfert aura lieu le jour de notre rencontre ! J'en suis sûre ça va marche ! »
« Non, mais j’y crois pas, si ça ce n’est pas THE signe ! Mercure, Vénus et Jupiter sont alignés en constellation du dragon, et j’ai lu dans "fivette magazine" que ça n’arrivait que tous les 235 ans et que c’était signe de fécondité dans la religion "PMesque". »
On s’accroche à tous ces signes et on espère très fort, très très fort.
Et soudain... patadra, la prise de sang est négative ( <2ui). Une bonne (bien grosse) claque dans la figure. Tout s’effondre en un instant, en un coup d'oeil sur le papier du laboratoire.
Mais... on remonte en selle, doucement mais sûrement ! On a bien dit que la PMA était un combat pour la vie, non ?
La troisième tentative est programmée. On connaît de mieux en mieux le(s) protocole(s). On arrive même à anticiper certaines choses. On bride l'imagination, et on se lance dans la bataille. Mais, cette fois, c'est promis, on vit au jour le jour !
On est excité ! On en vient même à aimer les piqûres (oui oui, pour qui n'a jamais vécu ça, cela paraît étrange : aimer se piquer dans le ventre, sur les cuisses etc tous les jours !).
Piqûre J1, J2, J3 etc jusqu'au premier contrôle échographique. Et là, pourtant on s'était dit "pas de plan sur la comète" mais le doute s'installe car tout peut basculer à chaque instant. Pourquoi ?
Parce que vous n'avez pas beaucoup (assez) de follicules en croissance. Vous ne répondez pas bien aux injections.
Parce que vous avez trop de follicules en croissance. Vous répondez beaucoup trop aux injections. Vous risquez l'hyperstimulation.
Parce que votre endomètre est (trop) fin. Il n'y a pas de règle mais un protocole (encore) qui indique qu'en dessous de 7mm, ce n'est pas optimal. Quelles nouvelles hormones peut-on nous donner en plus pour stimuler l'endomètre ?
Parce que votre endomètre est (trop) épais. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Parce qu'un kyste s'est glissé au milieu des follicules... résultat des précédentes stimulations.
Etc
Face à l'écran de contrôle, la sonde entre les jambes, l'angoisse monte, la peur que tout s'arrête et de devoir recommencer s'installe.
Alors, comment continuer ? Comment poursuivre sereinement ? Vous souvenez vous du titre de ce post ? C'est maintenant qu'il prend son sens.
Quand j’ai un coup de mou, je me souviens que chaque jour est une chance.
Oui, j’ai de la chance, car je suis dans l’action de mon parcours après des mois de pause.
J’ai de la chance car j'arriverai peut-être bientôt à la ponction.
J’ai de la chance car si je vais jusqu'à la ponction, il y aura peut-être un transfert.
J’ai de la chance car je refais un contrôle dans 2 jours et il peut réserver une belle surprise.
J’ai de la chance car même si je n’ai "que" quatre follicules, ça fait aussi quatre chances d’obtenir un embryon de bonne qualité. Et on le sait, il en suffit d'un seul pour que ça marche.
Et surtout, j’ai de la chance car mon mari m’aime et que je l'aime tout autant en retour.
J'ai de la chance car quand je pleure dans ses bras, il me sert fort et me dis "tu sais, je t'aime plus que tout, on va y arriver".
J'ai de la chance car notre couple traverse cette épreuve d'une main de maître. Notre couple est plus fort et soudé que jamais.
J'ai de la chance car il m'écoute, je l'écoute, nous nous écoutons. Ce n'est pas toujours facile mais c'est un merveilleux projet de vie que de déjà se connaître de cette manière.
J'ai de la chance car je ne le sais pas encore, je me rapproche de notre bébé.
J'ai de la chance car j'ai eu le temps de réfléchir à notre projet de vie de parents. Et que je me sens déjà mère d'une petite âme qui nous attend.
J'ai de la chance car je suis en bonne santé malgré tout.
Et enfin, j’ai de la chance car demain est un autre jour, et qu'il m’apportera sûrement une bonne nouvelle.
Cela ne tient qu'à moi de prendre la vie comme elle arrive et d'en voir le positif.
N'oubliez pas de garder cette petite phrase dans un coin de votre tête et de la ressortir lorsque vous vous sentez couler : « Chaque jour est une chance ».
Ramette
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